Le Cambodge

Après l'Inde, je me suis aventurée donc dans une nouvelle culture, un nouveau pays.

Arrivée à Phnom Penh, j'ai réalisé en fait que la ville était actuellement en pleine mutation. Une sorte de mélange de ville pauvre et développée.

La ville ne dégageait pas énormément de charme au final. Les quelques monuments, épargnés par la folie des Khmers rouges plusieurs années auparavant, s’évanouissaient dans une ville pleine de travaux et de changements.

Un an auparavant la ville comportait un grand lac auquel il était agréable de flâner à ses côtés, lové dans un hamac. Dorénavant il est asséché, suite à un trop plein de pollution mais aussi de pressions immobilières. Les habitués de Phnom Penh me confièrent qu'ils étaient très surpris de la vitesse du changement de la ville, et de leurs regrets concernant le lac.

Une visite de l'ancien Palais royal m'a permis de découvrir la beauté architecturale du peuple Khmer. Leur sens du détail et de l'esthétique est frappant.

Je me suis aussi amusée à me perdre dans le grand marché central de la ville, aromatisé par les nombreux fruits et légumes qu'il propose, et à oublier que la contrefaçon est ici omniprésente, et donc perdre aux négociations ( 20 dollars la fausse paire de Ray Ban, au lieu de 4, aïe !) !

Une visite marquante fut celle du mémorial du génocide Khmer. Il se trouve dans une ancienne école, ré-habilitée par les Khmers rouges à l'époque, en centre de rétention et de torture. Il servait de transition avant l'abattage final dans le camp d'extermination un peu plus loin.

J'ai découvert l'horreur de ce génocide, qui proportionnellement bat tous les records (même celui d'Hitler !).

Les khmers rouges au pouvoir avaient des critères complètement fous pour tuer : des cheveux trop longs ou des lunettes (signe d'intelligence), la connaissance d'une langue étrangère ou des mains pas assez abîmées par le travail des champs (trop intellectuel).

Les méthodes appliquées étaient des plus barbares : pour économiser les cartouches, ils fracassaient les têtes à coup de pioche. Et les bébés étaient jetés contre un arbre pour les achever.

Lors de la visite de ce centre de détention (visant à l'époque à faire « avouer » les détenus de soi-disant contacts avec la CIA) je me suis sentie des plus troublée.

La découverte des chambres minuscules et oppressantes, d'instruments de torture, des photos des victimes, bref c'était trop pour moi.

Je comprenais l'ampleur du traumatisme que la population avait subi.

Et discutant plus tard avec une cambodgienne elle m'apprit que depuis, les habitants ici survivaient plutôt que vivaient.

Le sujet n'est pas tabou, ils préfèrent en parler plutôt qu'oublier. Tous ont perdu de la famille suite à ça.

Après la découverte de la capitale, je suis partie à Siem Reap, la ville connue pour les fameux temples d'Angkor !

Et je n'ai pas été déçue du spectacle !!! Des monstres de pierres, datant de plusieurs milliers d'années s’étendaient dans un immense parcours, encerclés par la jungle et la végétation. Cette dernière parfois destructrice mais surtout esthétique donne un charme très important aux anciennes citées royales.

Je me plaisais à imaginer les gens y vivre à l'époque, manger dans leurs assiettes en or, dormant dans leurs draps en soie et se baladant à dos d'éléphant, normal quoi ! D'ailleurs un voyageur chinois en découvrant les temples à l'époque avait tout simplement dis : « je salue la perfection ! »

C'est très facile aussi de s'imaginer incarner Indiana Jones ou Lara Croft dans la cité perdue ici.  

Après donc ces quelques jours au Cambodge, je me décidais à partir pour le Vietnam. Traversant en bus les rizières et marécages (le même décor du film « l'histoire sans fin »au moment où le cheval meurt dans les sables mouvants, pour ceux qui l'ont vu !) j'embarquais finalement dans un bateau qui m'amena jusqu'à la frontière Vietnamienne.