Le nouvel an à Tiwanaku – 22 juin.

Alors, comment dire, ça nous a pas plu !

Déjà nous nous y sommes gelées et en plus l'organisation de l'événement laissait à désirer.

Mais pour en revenir au fait, voici le déroulement de l'histoire.

 


Nous avions retrouvé Pauline et Guillaume, le couple avec qui nous étions parties sur les traces du Che, pour partir fêter cette fois le solstice d'hiver, nouvel an Aymara (nouvel an 5520).

La culture Aymara est une culture indienne ancestrale, présente avant les Incas et ayant dominé les civilisations andines de l'époque. Elle avait pour capitale la cité de Tiwanaku, aujourd'hui en ruine.

Cette culture est encore très présente en Bolivie, la langue ayamara étant enseignée à l'école.

 

 

Arrivés à Tiwanaku, c'était surprenant de se retrouver au milieu d'Indiens en costumes traditionnels tous réunis autour de cet événement.

 

On pouvait  ressentir une grande fraternité entre eux.

Au fur et à mesure que la nuit tombait , la ville se remplissait de monde et les concerts de flûtes de pans et de tambours jaillissaient de partout (avec en plus des voyageurs arrivés trop tard se retrouvant à la rue pour dormir).

 

Le début de la soirée a commencé par la diffusion d'un film mi-propagande pour l'état, mi-annonciateur d'un renouveau pour le peuple indien d’Amérique du sud.Une sorte de légende prévoit en effet un essor de la culture andine originelle dans les années à venir, retrouvant le rayonnement qu'elle avait avant la conquête espagnole.

 

En discutant de ce sujet avec un argentin ce soir-là, il confirmait cette croyance, soulignant le fait que l'on observe une solidarité de plus en plus importante de ces peuples en Amérique du sud.

Puis des concerts ont suivi. Nous avons aussi été interviewés par la télé bolivienne sur notre venue (le début du star-system).

Le but de la soirée pour beaucoup était de tenir jusqu'au lever du soleil pour aller voir les premiers rayons apparaître dans la porte du soleil des ruines. Le soliste d'hiver et celui d'été sont les deux moments de l'année ou se passe ce phénomène.

 

Sauf qu'on avait de plus en plus froid (j'avais pourtant 6 couches de tee-shirts, 2 couches de pantalons, et 2 paires de chaussettes polaires, un vrai Bibendum!) et l'option duvet au chaud + réveil s'est révélée la meilleure de toutes les solutions.


À 4h30 nous nous sommes donc levés pour aller faire la queue afin d’accéder aux ruines. 2H d'attente dans le froid. Heureusement il y avait quelques feux aux alentours et nous nous relayions pour tenter de nous réchauffer.

 

Une fois sur le site, une cérémonie rituelle s'y est déroulée lors du lever du soleil.C'est bien simple nous n'avons rien vu ! Et nous étions vraiment déçus (et frigorifiés).

 

L'organisation laissait vraiment à désirer, seuls les gens du premier rang apercevaient quelque chose, les autres étaient debout, à se pousser pour tenter de voir la cérémonie.Les premiers rayons du soleil sont apparus et tous les Indiens ont levé les mains pour l'accueillir. Ce moment par contre était très beau.

Heureusement Charlotte et moi ne sommes pas parties de l'endroit sur une impression négative (bien que  cela soit mal parti).

 

Nous cherchions un guide pour avoir une explication des ruines. Sauf que tous les guides officiels étaient soit endormis, soit alcoolisés de la veille.

Mais avec chance, en visitant le musée de la ville, nous sommes tombées sur une visite guidée organisée par une autre ville. Le guide était  très intéressant et très passionné. En discutant avec lui à la fin de sa visite, il nous a  proposé de nous faire une visite des ruines gratuite pour que nous ne repartions pas du lieu sans connaître son histoire.

 

Et cette visite était très intéressante. La civilisation qui vivait à Tiwanaku était une « haute » civilisation ancienne.

La cité qu'ils avaient construite était d'une perfection mathématique à faire plaisir à tout géomètre. Ils étaient avancés dans beaucoup de domaines scientifiques, comme l'astronomie, la médecine, les mathématiques, mais aussi en politique.

 

Pour l’anecdote, en ce qui concerne la médecine, les archéologues ont retrouvé sur le cimetière du site des crânes couverts de plaques d'or.

2 hypothèses  sont possibles alors. La première serait qu'il s'agirait de momification avec ouverture du crâne et fermeture par de l'or.
La deuxième plus étonnante serait qu'ils réalisaient des trépanations pour soigner des problèmes cérébraux, utilisant des anesthésiants comme les feuilles de coca.Et tout ça dans les années -2000. A ce moment-là nous utilisions les massues pour s'exprimer ou pour endormir les gens.

Bref cette cité reste encore mystérieuse pour de nombreux historiens et cette visite nous a fait partir du lieu avec le sourire.

 

 

Nous avons quitté la Bolivie ensuite, la tête chargé de forts et beaux souvenirs.

Je ne m'attendais pas à apprecier autant ce pays. Ces paysages hors du commun, la gentillesse de ces gens, son histoire, sa culture m'ont séduit et profondément marqués.

Je reviendrai un jour, mais en attendant c'est parti pour le Pérou !

 

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Excursion sur la Isla del Sol – 19 juin

La Isla del Sol est une île située sur le plus grand lac en altitude du monde, le lac Titicaca.À 3812m, les lumières y sont incroyablement belles et les pics enneigés paraissent tout près bien qu'ils soient à plus de 30 km.


De nombreuses histoires circulent sur ce lieu. Des légendes aussi datant de la période pré-inca.

Comme par exemple le fait que ce lieu aurait donné naissance à la première civilisation andine. De nombreux historiens s'accordent d'ailleurs sur cette hypothèse tandis que les Indiens pensent que leurs dieux auraient créé les astres à partir du lac et que leurs ancêtres auraient émergé des grottes de l'île.

 

Une autre légende parle d'un trésor Inca englouti dans les profondeurs du lac : lors de la conquête espagnole, le chef inca ayant été tué, la rançon d'or pour sa libération aurait été jeté de fureur dans le lac. A ce sujet notre cher commandant Cousteau a fait un tour dans le lac il y a plusieurs années fasciné par cette histoire de trésor. Il y est revenu bredouille,  mais il n'a pas tout exploré.Une autre légende parle d'une cité enfouie au fond du lac.

 

Quoi qu'il en soit, ce lac sacré et l'île du soleil dégagent vraiment quelque chose, une grande énergie diraient certains, mais surtout une grande beauté par leurs paysages.

 

Pour nous y rendre, Charlotte et moi avons d'abord fait une escale dans la ville en bordure du lac, Copacabana.

Nous avons ainsi profité de ce court séjour pour assister à une cérémonie des plus originales : les bénédictions de voitures.

Chaque jeudi et samedi a lieu cet événement où tout Bolivien voulant faire  bénir son véhicule par le prêtre de la cathédrale, l'apporte décoré de fleurs et parures sur la place de la ville.

Le prêtre l'arrose alors d'eau bénite et le champagne est servi ensuite.

 

 

La cathédrale de la ville abrite aussi la Vierge de Copacabana, qui change de tenues régulièrement. Cette vierge connue  dans toute la Bolivie, garde quand même des grands airs de la Pachamama, incarnation féminine de la Terre selon les Incas (comme dit  Larissa : et Paf dans ta figure l'inquisition espagnole qui voulait supprimer les croyances indiennes  !!!).

Après donc cette cérémonie, nous avons embarqué sur  un bateau en direction de la fameuse Isla del Sol.

Alors, pour toute personne souhaitant s'y rendre, ne faites pas notre erreur, n'arrivez pas en premier  dans  la partie sud de l'île !!! Un grand escalier Inca vous y attend et avec l'altitude je peux vous assurer qu'il s'agit d'une dure épreuve physique.

Heureusement, une fois en haut nous avons trouvé un des meilleurs hébergements de toutnôtre voyage : l'hostel de Walter.

De notre fenêtre ou de notre balcon naturel nous avions une vue incroyable sur tout le paysage, comme vous allez le voir sur la photo.

 

Et le soir, pour couronner le tout nous avons mangé la meilleure truite du monde ! Et pourtant beaucoup pourront dire que je ne suis pas poisson (à part le poisson pané, le saumon fumé et les crevettes). Mais là...

 

Car oui le lac contient plein de truites, soit-disant apportées par les Américains d'après un Bolivien de l'île.Voici le chemin pour y arriver : traverser la forêt d’eucalyptus en haut de l'île jusqu'à arriver sur l'autre versant. Puis marcher vers le sud pour arriver au petit restaurant « Las Velas ».

 

De là nous avons assisté au coucher de soleil sur la baie dégustant un super vin bolivien avant de se régaler, éclairées aux bougies, avec la cuisine de Pablo le chef bolivien. 9 euros le repas, et nous avons eu du mal à nous en remettre !!

 

 

Le lendemain nous avons traversé l'île pour arriver dans la partie nord avant de reprendre le bateau pour rentrer à Copacabana. 3H de marche à 4000 mètres avec les sacs => check (et pas facile!)

 

 

La partie nord ne vaut pas le coup d'y dormir, à noter. Mais on y trouve de belles ruines Incas et une plage quasi tropicale (si on oublie qu'il fait froid) avec de l'eau turquoise.

 

De retour à Copacabana nous avons ensuite repris la route pour aller dans la ville Tiwanaku y fêter la nouvelle année Aymara.

 

 

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  • #1

    Camille GdS (lundi, 25 juin 2012 00:14)

    LA TRUIIIIITE!!!!! ;-)

Au creux de La Paz - 15 juin

Alors que nous nous apprêtions à passer dans la capitale bolivienne en coup de vent, Charlotte et moi avons eu un coup de cœur pour cette ville hors du commun et unique au monde, nous y faisant rester plus longtemps que prévu.

Pour commencer, La Paz a une structure des plus originales : elle est construite dans une cuvette.

Imaginez dans un grand trou, une ville qui tente de s'adapter aux reliefs, entourée de hautes montagnes enneigées.

Plus on descend dans son creux, plus on y trouve les quartiers riches et le centre-ville.

C'est en cela aussi qu'elle est unique, à l'inverse des structures des villes situées en pente.

 

Une fois dans le creux de La Paz, en levant la tête on se retrouve entourés par la ville de tous les côtés, mais en hauteur (un peu comme la scène du film Inception quand la ville se retourne sur elle-même!).

 La nuit les lumières des maisons me faisaient penser à des étoiles.

 

Et lorsque nous allions sur les hauteurs, nous avions l'impression d'être face à une maquette entourée de pics enneigés allant à plus de 6000 mètres.

Zoom arrière, zoom avant, nous ne nous en lassions pas.

 

 


Nous sommes arrivées dans la capitale un dimanche, jour d'une féria organisée dans les rues. Danses traditionnelles, stands écologiques, nourriture locale, stands de jeux pour enfants, vente d'artisanat et musique, nous ont accompagnées lors de notre première balade dans la ville.

En voici un apperçu : 

Lili et la conteuse de poèmes
Lili et la conteuse de poèmes

Nous logions à ce moment-là chez une Bolivienne, Lili, qui louait une sorte d'appartement dans sa maison.

Nous payions 3 euros par jour et nous avions notre propre chambre, un salon, une salle de bain privée et les petits déjeuners chez elle le matin. Autant vous dire que nous nous sommes senties comme à la maison à La Paz !

 

Au travers de nombreuses promenades dans les rues en pente (pas facile d'ailleurs de les remonter, avec l'altitude à 4000 mètres!) nous nous étonnions de plein de petits détails typiques hors du commun.

 

Les « mamitas » (qualificatif affectueux et respectueux pour les dames) vendant toutes sortes d'objets dans les rues, les vieilles voitures (2 chevaux, cars Volkswagen, coccinelles,...) et les vieux cars nous faisant faire une sorte de retour dans le temps dans les vieilles ruelles pavées.

 

Mais aussi circulaient des microbus chinois et arabes revendus au pays, nous croisions des cireurs de chaussures cagoulés (certains nous ont dit que c'était pour se protéger de la pollution, d'autres parce qu'ils ont honte de leur métier), des gens d'une gentillesse incroyable, plein de sourires, et nous nous perdions dans ce paradis du shopping avec ses nombreuses boutiques !!!

 

A l'inverse des autres grandes villes visitées précédemment, à aucun moment je ne m'y suis sentie oppressée.

 

 

Côté culturel, de nombreux musées et  multiples activités sont présents dans la ville.

 

Nous avons ainsi partagé notre temps entre une soirée dans un café d'artistes où un poète lisait ses poèmes, un cinéma indépendant où étaient diffusés des films écologiques, et le musée de la coca.

 

Ce dernier permet d'en savoir plus sur la plante sacrée bolivienne.

Parallèlement il souligne le fait qu'il ne s'agit vraiment pas d'une drogue (dénonçant les lois internationales d'interdiction de consommation de la plante).La coca, outre le fait d'  être présente dans la boisson la plus commercialisée au monde, se trouve en effet dans de nombreux produits de notre entourage (médicaments, homéopathie, cosmétiques,...).

Elle a aussi un aspect sacré en Bolivie, utilisée par les civilisations primitives andines (bien avant l'an 0) mais aussi par les chamans pour lire l'avenir.

 

Bref n'hésitez pas à passer par ce musée si vous êtes à La Paz et si vous voulez en savoir plus sur cette plante.

 

Une aventure étrange qui nous est aussi arrivée à La Paz.

Alors que nous voulions aller sur les hauteurs pour aller jusqu'au mirador de la ville, nous nous sommes retrouvées dans les quartiers pauvres, des plus typiques, contrastant avec le centre au creux de la cuvette.

 

Nous cherchions ce fameux mirador, mais sur notre route nous nous sommes retrouvées à devoir  traverser une rue étrange.

 

Des petites échoppes vendaient des objets dont je ne connais ni l'origine ni l'utilité, mais dans le lot nous y apercevions des fœtus de lama et des amulettes de sorcellerie.

Un panneau en suivant faisait la pub d'un certain chaman qui lit l'avenir, tue les ennemis, marie les gens, permet d'avoir des enfants, soigne toutes  sortes de maladies, etc.

Par la suite toutes les petites maisons de la rue présentaient ce type de services, avec à leur entrée un feu qui permettait de brûler divers objets.

Nous nous trouvions en fait dans une rue de « sorcellerie ». Mais nous n'y étions pas les bienvenues. Ce n'était vraiment pas un quartier touristique et tous les regards étaient sur nous, et pas des plus accueillants. Je ne vais pas vous cacher que nous avons pressé le pas.

En discutant plus tard avec un citadin bolivien, il m'a expliqué que les « gringos » qui s'y aventuraient étaient source de mauvais œil pour ces personnes, et que lui-même n'osait pas s'y promener.

 

La Paz est vraiment pleine de surprises. Nous y sommes restées une bonne semaine et c'est vraiment avec plaisir que j'y retournerai  lors d' un prochain voyage.

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  • #1

    Oscar Herrera (samedi, 23 juin 2012 01:39)

    C`est sont tres belles photos.

  • #2

    anny (samedi, 23 juin 2012 11:45)

    depuis le 8 juin plus de nouvelles si bien que j'ai téléphoné à Hélène pour savoir ce qui se passait. Enfin aujourd'hui 23 juin je me suis régalée de vivre votre séjour à la Paz .bonne continuation et au retour tu nous en raconteras plus Bises

Sur les traces du Che – 8 juin

Après avoir rechargé nos batteries, nous sommes reparties sur les routes avec nos nouveaux copains, Pauline et Guillaume, pour partir sur les traces du Che Guevara.

Nous avons fait une première escale dans une petite ville, Samaipata.

 

Cette dernière était le point de départ de la route du Che et était parfaite pour continuer à pratiquer le farniente.

Mais pour arriver à Samaipata, la route a été ardue comme vous allez le voir dans ce reportage vidéo :

La Bolivie c'est vraiment roots parfois !

Pour en revenir au Che, il faut savoir qu'il a fini ses jours en Bolivie, capturé et tué par l'armé bolivienne (soutenue par la CIA de l'époque).

Nous étions en effet en pleine guerre froide et le Che était rentré clandestinement en Bolivie en 1966, à l'origine pour partir ensuite au Pérou pour mener sa guérilla. Mais celle-ci ayant avorté, il s'est retrouvé en Bolivie, avec ses guérilleros tentant de mener une révolution qui n'était pas programmée à l'origine dans ce pays.

Le manque de soutien  de Cuba, du parti communiste Bolivien et quelques erreurs stratégiques ont conduit à une dissolution du mouvement révolutionnaire du Che et à sa capture dans la Quebrada del Yuro, vallée entourée de falaises.


Il a été ensuite conduit en tant que prisonnier à l'école de la ville qui surplombait cette vallée, la Higuera, avant d'y être exécuté.

Nous nous sommes donc rendus dans ce lieu historique, perdu dans les montagnes.

La Higuera est un petit village en altitude, célèbre uniquement en raison de son histoire et son école.


Nous y avons fait la connaissance d'un couple de français, Christian et Nanou, qui nous ont hébergé dans leur hôtel, et dont Christian nous a compté en détail plein d'histoires sur le Che, nous faisant visionner de nombreux films et reportages.

 

Il était, il faut dire, assez fanatique de ce personnage. Mais du coup, nous sommes incollables maintenant sur son parcours en Bolivie !

Une fois le Che tué, son corps a été conduit à  l'hôpital de la ville en contrebas de la montagne, Vallegrande.

Le but était, après son identification par les médecins, d'exposer son cadavre aux photographes du monde entier.

 

Nous nous sommes aussi rendus dans cet hôpital, découvrant le mémorial créé dans l'endroit où il avait été exposé.


Certes, ce personnage n'a pas toujours été un saint par la révolution qu'il a mené en Amérique Latine (et au Congo), mais partir sur ces traces m'a permis de mieux comprendre son histoire et  sa personnalité pour qui j’éprouve maintenant beaucoup de respect et d'admiration.

Passé cette excursion, Guillaume, Pauline, Charlotte et moi sommes retournés à Samaipata et nous avons recommencé  le dur travail du farniente !

 

Massages, repas bio, lecture , balades, la vie se passait tranquillement mais sûrement, me rappelant le séjour à San Marcos en Argentine.

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Sucre, et farniente – 1 juin

Les jours qui ont suivi  Potosi se sont passés tranquillement dans la ville de Sucre, capitale constitutionnelle du pays.

Charlotte et moi venions de dire au revoir à Chloé et nous nous reposions du périple de ces dernières semaines dans cette ville, profitant de notre super hostel (Le Pachamama pour ceux qui y passeraient).

Les journées se sont passées tranquillement, entre sieste au soleil (ou dans le hamac), balade dans le grand marché de la ville rempli de fruits et légumes colorés et parties de ping-pong dans la cour de l'hostel.

A Sucre, nous nous y sommes fait aussi de nouveaux amis, Pauline et Guillaume, avec qui nous nous sommes apprêtés à poursuivre nos aventures.

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Potosi et ses mines – 24 mai

Potosi était la ville la plus peuplée d'Amérique du Sud et à la résonance la plus importante au temps de la colonisation.
Elle possédait en effet sa célèbre mine d'argent dans un volcan qui a amélioré l'économie européenne participant ainsi au capitalisme moderne.


Cette richesse avait d'abord été trouvée par un Inca. Mais le jour de son exploitation par son peuple, le volcan est entré en éruption, créant le dicton de l'époque « cette mine n'était pas pour eux mais pour d'autres personnes qui allaient bientôt s'en emparer. »


Une fois les espagnols au courant de cette source de richesse, ils l'ont surexploitée jusqu'à la fin de la colonisation. Depuis les minéraux recueillis sont le zinc et encore une peu d'argent. Mais les galeries se font de plus en plus profondes pour les recueillir. Cette mine ne vivra pas plus de 10 ans d'après notre guide.


Nous avons donc profité de ce séjour dans la ville de Potosi pour visiter cette mine. Cette expérience, qui était loin d'être touristique, s'est révélée être une des plus fortes de ma vie physiquement comme mentalement.

Pour descendre dans les profondeurs du volcan, nous disposions d'un matériel spécial : combinaison, casque, bottes, lampe frontale.
On se serait presque cru dans une expédition spéléologique (et ça allait être quasiment le cas à certains moments).

Nous sommes ainsi rentrés « armés » dans la mine. Le manque d'air s'est rapidement fait ressentir. La poussière quant à elle envahissait l'atmosphère. Nous avions des sortes de tissus sur la bouche pour s'en protéger, que l'ont mouillait régulièrement. Mais malgré ça, l'air était suffocant : avec le tissu j'avais l'impression d'étouffer. Sans, je respirais des tonnes de poussières.

Ajouté à cela, les plafonds se faisaient de plus en plus bas. On marchait courbé au début, à quatre pattes ensuite, puis on a commencé à ramper. Je ne suis pas claustrophobe, mais pour le coup j'ai eu de grandes angoisses à imaginer la montagne qui m'engloutissait.
Heureusement nous avons fait un stop après cette session rampante, de quoi se remettre de ce premier choc, chiquer un peu de coca, et nous avons continué la visite qu'en étant courbé.
Au fur et à mesure que nous nous enfoncions, la chaleur augmentait. Nous avons ainsi atteint les 40°C (mais ce n'était pas le maximum).
C'est à ce moment là, en sueur, que nous avons croisé plein de mineurs qui travaillaient dans les profondeurs. Le plus dur a été de croiser des regards d'enfants de 12 ans, poussant des chariots de pierres de 1 tonne.
Certains mineurs étaient là depuis plus de 24h. Ils ne mangeaient pas, buvaient de l'eau que nous leurs apportions, et chiquaient de la coca pour tenir.
Plus jamais je me plaindrai de mon travail.
Et plus jamais je verrai mes bijoux d'argent de la même manière.

Cette mine était dangereuse aussi. Nous devions parfois courir pour nous réfugier dans des creux aux passages de chariots de pierres qui ne pouvaient s'arrêter.

 


Il y a quelques années de ça, le guide avait du protéger de son corps deux touristes qui ne s'étaient pas protégé à temps. Le chariot lui était tombé dessus, lui cassant de nombreuses côtes.


Par moment nous entendions la dynamite exploser. Les murs tremblaient pendant qu'on entendait un bruit sourd qui pouvait se ressentir dans tout le corps. Deuxième grande angoisse pour ma part.


Après deux heures sous terres, je ne regrette pas cette expérience des plus fortes. Je la recommande à toute personne non claustrophobe, non asthmatique, et pas trop géante (se courber pendant tout le trajet c'est pas toujours facile).


En revoyant au loin le volcan les jours d'après, je repensais à ces 80 mineurs de tout âge qui travaillent sans conditions horaires, dans les entrailles de cette mine, condamnant leur vie à une espérance très courte (pas plus de 45 ans d'existence en moyenne).


Ce type de claque que l'on reçoit ouvre les yeux et l'esprit. Je n’oublierai jamais cette visite.

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  • #1

    agnès (ccv) (samedi, 02 juin 2012 00:00)

    Je confirme que les paysages sont de plus en plus beaux mais, la qualité des photos et des propos est aussi en hausse.
    Cette semaine, j'ai eu quelques avant premières avant de vous lire et, le décalage est trop marrant. Je comprends mieux le regard rêveur et nostalgique d'une mineur(e) passée à l'eau de javel.
    Bonne route à vous deux et, merci de nous faire partager tout ça car nous sommes toujours fidèles au poste le vendredi soir avec maintenant double ration de blog.
    Agnès, Enola et Leeloo

  • #2

    camilletourdumonde (dimanche, 10 juin 2012 23:46)

    Coucou Agnès !
    Merci encore pour ton message. Il faut dire que Charlotte m'aide en grande partie pour les photos avec ses talents de photographe.
    Tout va toujours bien pour nous, on se régale toujours autant, de quoi nous sentir encore plus décalées au retour. Des bisous de nous deux à toute la ptite famille. A bientôt

La ville d'Uyuni – 20 mai

Déjà le contraste se faisait ressentir comparé au Chili que nous venions de quitter. Avant d'arriver au centre, nous traversions des quartiers très pauvres avec ses décharges en plein air.

 

Puis en nous promenant, nous croisions des femmes aux vêtements typiques datant de la colonisation : un chapeau melon (s'inspirant des casques des conquistadors), de longues nattes de cheveux noirs, une jupe plissée, une petite taille pleine de forme.

La fête foraine de la ville valait aussi son détour : nous n'avons pas hésité à refuser de monter dans la grande roue lorsque nous nous sommes rendu compte que les sièges étaient des sortes de caddies métalliques, dont un qui pendait lamentablement tout en suivant le rythme de l'attraction !


Le coût de la vie contrastait aussi avec début de notre parcours. Nous dormions pour 4 euros, mangions pour 3. De quoi faire plaisir à mon porte monnaie !

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Arrivée en Bolivie - 22 mai

Nous avons choisi d'arriver en Bolivie en traversant la frontière du côté de la réserve de la faune andine «  Edouardo Avaroa » et du Salar d'Uyuni.


Nous avons loué un tour avec un 4x4 et son chauffeur pour 3 jours de traversée dans un décor bluffant.

C'est vrai que j'ai l'impression de me répéter en parlant de paysages incroyables, mais le problème c'est que depuis le début du voyage en Amérique du sud, j'en prend plein les yeux, et tout ça de façon crescendo !

 

Le road trip en 4x4  a donc commencé à plus de 5000 mètres d'altitude entre des montagnes, des lagunes colorées, des flamands roses, le désert de Dali (possédant des sculptures naturelles de  laves pétrifiées rappelant les formes étranges de ses tableaux), des volcans proches de l'éruption avec de la fumée qui en sortait, et toujours la phrase magique « des paysages incroyables » !

Le mal de l'altitude s'est encore plus fait sentir à ces hauteurs.Tout effort devenait pénible, l'air se raréfiait et surgissaient parfois des nausées.Le remède local contre ce mal est de chiquer des feuilles de coca.

Ces feuilles utilisées par la population bolivienne n'est en aucun cas une drogue. Elle possède des propriétés naturelles améliorant la respiration, les maux de tête et les autres symptômes de l'altitude.Vous pouvez ainsi voir de nombreux locaux la consommer, formant pour l'occasion une boule de feuille dans la joue pendant plusieurs heures.


Si un jour vous avez l'occasion d'en manger vous verrez à quel point c'est amer !

La deuxième nuit nous l'avons passée aux bord du Salar, dans un hôtel de sel, où je me suis amusée à goûter des parties du mur !C'est un hôtel où tout ce que l'on peut trouver est en sel : les murs, le sol, les lits, les tables,... tout sauf la salle de bain (normal!).

Le lendemain, nous sommes allées voir le plus beau lever de soleil du monde.Encore une fois aux aurores (aarrg!) nous avons roulé pour arriver au fameux Salar d'Uyuni, possédant à cet endroit une fine pellicule d'eau.

 

Le ciel et le sol ne faisaient qu'un, les montagnes semblaient voler, et les rayons du soleil donnaient au lieu des couleurs surréalistes.

Puis, une fois le soleil présent, nous avons commencé la traversée le désert.

 

Je ne sais pas si vous connaissez le Salar d'Uyuni, mais je peux vous garantir qu'il est impressionnant. Il s'agit du plus grand désert de sel du monde.

 

40 mètres d'épaisseur de sel sur 11500 km carrés, c'est le paradis des amateurs de sel et des claustrophobes ! 


C'était le clou du spectacle de se retrouver dans cette grandeur salée, où l'on ne percevait pas l'horizon.

Nous avons fini ce voyage dans un cimetière de trains. Ces trains servaient à l'époque pour les transports de minéraux du Salar, mais laissés à l'abandon, ils constituent maintenant ce fameux cimetière aux portes du désert.


Enfin, après 3 jours de le 4x4, nous avons terminé ce magnifique tour par  la petite ville d'Uyuni..

 

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    laura (mardi, 29 mai 2012 16:40)

    vraiment splendide!!!! vous êtes radieuses les filles!! bisous